s

FUSION KITCHEN

EXPLORE DREAM.  TASTE.
FOLLOW US
morsel@yourdomain.com
+88(0)101 0000 000
c

Trust Your taste

« VIANDE D’ÉPROUVETTE » : UN ESSAI POUR VOIR LA LUMIÈRE

De la viande artificielle ? Non, merci ! ». Avec ce titre décisif et direct, Gilles Luneau, journaliste, essayiste et cinéaste français, spécialiste des questions de mondialisation et d’agroalimentaire, résume dans un livre (Castelvecchi editore, 2021) les conclusions de ses récentes recherches et réflexions sur les criticités potentielles liées à la production de protéines synthétiques. Son dernier livre est en fait une enquête très documentée sur les lobbies des aliments synthétiques, dont il reconstitue l’origine et le développement, en partant précisément de l’initiative d’un groupe d’entrepreneurs qui, en Californie, tentent de réaliser des produits alternatifs à la viande.

Je crois qu’il est important de peser les mots », a déclaré M. Luneau lors d’une récente présentation du livre organisée par Eunews, « car ils influencent la pensée. Nous ne pouvons pas utiliser correctement le terme « viande » lorsque nous nous référons à des produits de laboratoire, qui ne sont pas dérivés d’animaux morts. Ce sont des substituts, fabriqués à partir de protéines végétales. Mais nous ne parlons même pas de plantes, puisque nous considérons des substances produites artificiellement par modification génétique. La viande d’origine végétale est un aliment ultra-transformé, très éloigné de l’authenticité, et encore plus éloigné de la durabilité qu’il promeut ».

Transformation de protéines d’origine végétale et culture in vitro de cellules animales. Ce sont les axes stratégiques sur lesquels se déplace le moteur du « lobby de l’alimentation en éprouvette » – comme l’auteur lui-même le définit – alimenté et soutenu par l’intérêt économique. Il faut souligner, poursuit l’auteur, que les interventions sur la culture cellulaire remontent à bien plus loin dans le temps ; elles ne constituent pas une véritable innovation scientifique, mais plutôt l’application technologique de concepts déjà connus. Depuis le début de la recherche sur la viande cultivée en laboratoire, il existe un financement spécifique, ciblé, massif et alarmant. Il est cependant crucial de s’éloigner de l’idée d’une conspiration de la part de groupes véganes, transhumanistes ou antispécistes. Ce qui est en jeu ici, c’est la volonté des acteurs des grandes entreprises, agissant pour leurs propres intérêts. En 2020, 800 entreprises produiront des viandes alternatives à partir de protéines végétales. 90 travaillent sur des cellules in-vitro, et ont également commencé les dégustations publiques. Le marché cible n’est pas tant les cultures latines, qui ont une forte culture gastronomique, mais plutôt des pays comme les États-Unis, la Chine ou l’Inde ».

Dans son examen des arguments sélectionnés, Gilles Luneau se penche également sur les préoccupations liées aux dommages anthropologiques potentiels d’une telle révolution alimentaire. En fait, depuis la préhistoire, l’humanité a fondé ses fondements non seulement sur l’alimentation en tant que source de nourriture, mais aussi en tant qu’activité professionnelle essentielle ; l’agriculture et l’élevage en sont probablement les exemples les plus clairs et les plus authentiques.